Agent de trafic, un métier technique

 

L’agent de trafic est au cœur de l’activité lorsqu’un avion est au parking.

Vous avez vu, dans l’article précédent, qu’il travaille en collaboration avec tous les autres intervenants, pour s’assurer que tout se passe au mieux pour les passagers.

S’il occupe ce poste central, c’est pour une bonne raison. Au delà de la coordination, l’agent de trafic est là pour aider les pilotes. Il a besoin de savoir ce qui se passe, ce qui change par rapport aux prévisions qu’il avait avant l’arrivée de l’avion.

Dans le dernier article, nous avons suivi votre parcours de passager lorsque vous allez prendre l’avion.

Aujourd’hui, je vous propose de passer de l’autre côté et de voir le parcours d’un agent de trafic.

Bienvenue dans les coulisses d’un aéroport!

L’agent de trafic, comme les bagagistes, les équipes de nettoyage, les fuellers et tous ceux qui interviennent pendant l’escale d’un avion, travaille dans la zone sécurisée de l’aéroport.

Chaque jour, il passe les contrôles de sûreté pour aller travailler. Et à chaque fois qu’il a besoin de revenir dans la zone publique, dans l’aérogare par exemple, il doit repasser ces contrôles. 

Pour pouvoir pénétrer dans la zone contrôlée, un passager a besoin de sa carte d’embarquement. L’agent de trafic, quant à lui, doit présenter un badge: sa carte d’identité aéroportuaire. Le badge indique où il a le droit d’aller (l’agent de trafic a le droit d’aller presque partout!), pour qui il travaille et bien sûr possède une date de validité. 

Et c’est bien normal! Car ce précieux sésame permet d’accéder à tous les recoins (ou presque) de l’aéroport, d’approcher les avions.

Votre sécurité est au centre des préoccupations des métiers de l’aéroport. C’est encore plus vrai pour un agent de trafic.

Comment résumer son travail? “Faire partir les avions en sécurité et à l’heure”.

 

En pratique, ça fait quoi un agent de trafic?

Au cours d’une journée, un agent de trafic peut s’occuper de 3 à 5 vols. Cela dépend principalement du temps que l’avion reste au parking. Selon le type d’avion, sa taille et la compagnie aérienne, il reste plus ou moins longtemps. 

Ainsi un Airbus A320 d’une compagnie Low Cost restera généralement 30 minutes au parking, alors qu’un Airbus A380 va demander plus de temps. 

Le travail d’un agent de trafic commence bien avant que l’avion n’arrive à l’aéroport.

Lorsqu’un passager achète un billet d’avion, il apparaît dans le système informatique qu’utilise la compagnie aérienne. 

Cela permet au “coordo” de savoir à l’avance ce qu’il attend pour le départ du vol. Ainsi il peut planifier le chargement. 

En effet, les bagages ne sont pas chargés n’importe comment dans les soutes des avions. Il y a un plan qui répartit le poids des bagages (et de tout ce qui voyage avec vous dans un avion: le courrier, le fret…).

Un petit exercice pour vous aider à comprendre (je suis sûre que vous l’avez tous fait à l’école!)

Prenez une règle et posez la sur l’un de vos doigts. Elle tient en équilibre. Posez un trombone ou une pièce sur un bout. Elle a tendance à pencher de ce côté, pour retrouver l’équilibre, il faut poser une pièce de l’autre côté. 

Un avion est exactement comme cette règle: pour qu’il puisse décoller et atterrir, il faut répartir toutes les charges afin de maintenir l’équilibre.

Donc, avant même que l’avion ne soit là, l’agent de trafic prévoit de charger tant de bagages ici et tant là.

Bien sûr, certains passagers vont venir avec 2 bagages, ou plus, ou pas du tout de bagage. Les agents d’enregistrement et d’embarquement transmettent ces informations à l’agent de trafic. Connaître ces évolutions va lui permettre d’ajuster son plan, jusqu’à ce que l’enregistrement des passagers soit terminé.

Lorsque l’avion est là, tout s’enchaîne.

Il transmet son plan au chef de l’équipe des bagagistes assignée à son vol. 

Une fois tout chargé, celui ci lui rend le compte rendu.

Grâce à cela, l’agent de trafic peut transmettre aux pilotes un résumé de ce qui se trouve dans l’avion. On appelle cela une Loadsheet (on aime bien les mots anglais dans l’aérien), ou en français un état de charge.

Qu’est ce que la loadsheet (l’état de charge)?

C’est un document qui ressemble à un tableau et qui donne aux pilotes les informations concernant ce qui est dans l’avion. Ils connaissent ainsi le poids total de l’avion, le poids des bagages, ainsi que l’endroit où ils sont chargés.

Et la question de l’équilibre dont je vous ai parlé plus haut, me direz vous!

La loadsheet s’accompagne d’un second document: la trimsheet, ou feuille de centrage. Grâce aux informations contenues dans l’état de charge, elle détermine la position du centre de gravité de l’avion.

Pour qu’un avion puisse décoller, le centre de gravité doit se trouver entre certaines limites définies lors de sa construction. Et chaque avion est différent!

Les pilotes se servent de ces documents pour calculer, entre autres, la vitesse qu’ils doivent atteindre pour décoller, mais ça, c’est un autre domaine!